Rencontre avec Jean François Letoret : « basket quand tu nous tiens »

Il n’a jamais porté le maillot de l’Elan Chalon sauf dans de rares occasions de rencontres « folkloriques » (!) Et pourtant son nom figure parmi ceux qui, nombreux sont-ils depuis sa création, ont contribué à bâtir le club Elan, à le faire grandir. Jean François Letoret, c’est lui dont il s’agit , Jeff, pour ceux qui le côtoient, présente une particularité, celle d’avoir occupé tous les postes de responsabilité qu’il est possible de trouver dans un club. D’entraîneur hier, à simple dirigeant, en passant par éducateur, ou président d’une structure satellite aujourd’hui, Jean François Letoret a du sang ornage dans les veines.

Parisien d’origine, il est formé dans un petit club de la Porte de Brançion où il est meneur. A 11 ans, il joue face au Racing, au Stade Français et se souvient « des tôles que son équipe prenait » Le jeu ne sera pas sa prédilection, il préférera s’orienter vers le coaching, se formera seul pour atteindre son objectif à savoir le BE1.

Parallèlement, dans le civil, il poursuit des études de comptable, monte même une entreprise (de bâtiment) et coache l’équipe cadets de l’ASPO Tours (grand club français des années 70). Là il est à l’origine de la création d’un centre de formation, le premier sur le territoire national d’où quelques joueurs sortiront pour évoluer en N1 et N1B

Mais le club tourangeau connaît quelques soucis financiers, « tout le monde est viré ».

C’est alors que Jeff débarque à Chalon, Eric Minard alors joueur de l’Elan est à l’origine de ce changement de cap, ayant interféré pour lui auprès du Président de l’époque Gaby Bernard.

Nous sommes en 82, l’Elan évolue en N2 avec Dominique Juillot, Bernard Sangouard, Patrick Martin, Yves Duvernois entre autres et les Ricains Larry Paige et James Sarno. « Je n’étais pas prêt à entraîner une équipe senior de ce niveau, je suis tombé sur des loups et me suis fait rapidement bouffé »

Letoret quitte alors les gars pour les filles de Voiron en N2 pour un contrat de deux saisons. Mais en 85, nouvelle proposition de Chalon par Gaby pour non seulement devenir assistant de proB mais aussi envisager la création d’un Centre de Formation. Et comme Jean François avait épousé Carole, « une fille du coin mais aussi basketteuse» et qu’un poste d’éducateur sportif s’ouvrait pour lui à la ville de Chalon, hors de question de passer à côté de cette opportunité.

Il avait trouver sa voie, celle de la formation. Il devenait responsable de l’école de basket et en 98, prenait les rênes du Centre de Formation. (sous couvert du CFA régional du sport ).« Avec des moyens financiers limités, les débuts furent difficiles » Mais les résultats rapidement visibles grâce à l’apport de la taxe d’apprentissage. « La première année nous avons eu cinq jeunes puis 10 puis 12, peu à peu le CFA affirma sa prédominance dans la préparation au BE avec des résultats probants et surtout débouchant presque toujours sur des embauches. » Jeff peut se prévaloir d’avoir permis à des garçons comme Mike Maurice d’abord, puis Julien Mahé, Romain Chenaud, Maxence Broyer des garçons qui côtoient aujourd’hui d’atteindre le haut niveau.

Aujourd’hui le CFA dont Jeff est le président,( il préside également aux destinées de Formaval (140 stagiaires) propose des formations différentes dont le BPJEPS et s’ouvre non seulement sur d’autres disciplines mais envisage d’autres métiers.

Retraité de ses fonctions municipales depuis peu, notre ex Parisien est devenu dirigeant bénévole de l’association.

« Le basket c’est toute ma vie. Il m’a permis de partager des moments inoubliables, sportifs bien sûr avec les titres, mais aussi de rencontrer une multitude de gens différents, attachants, de créer des liens très forts, comme avec Philippe Hervé »

Si l’on ajoute que ses trois enfants, Jean Baptiste, Hélène et Mathilde foulent également les parquets « j’ai eu beaucoup de plaisir à voir évoluer mes filles ensemble » alors est-il permis d’affirmer qu’effectivement le basket lui a beaucoup donné.

Et ce n’est pas fini !

Jean-Marc Jacquet