L’Elan Chalon champion de France au bout d’un match étouffant

Résultats : Basket Fauteuil

Le Puy: 71-60 : Elan Chalon

15/06/2025 |

Vainqueur au Colisée à l’aller de 14 points, l’Elan a joué avec le feu en Haute-Loire. S’est incliné.

Mais « seulement » de 11 points Chalon est champion de France, pour la première fois de son histoire. Sur le toit du handi-basket tricolore. Avec un mental terrible. Et un cœur énorme.

«Quel scénario…» À l’issue de la rencontre, Chemseddine Dahmani, le capitaine chalonnais, n’a pas de mot. On le sent comme sous le choc. Halluciné de la performance de son équipe. Qui a joué avec les nerfs de ses supporters

Mais a offert à l’Élan Chalon une victoire historique: le club bourguignon devient le premier en France à cumuler des titres de champion chez les pros (2012, 2017) et handi (2025).

Et on devine une chose: les danses ont du s’enchainer tard dans la soirée ce samedi…

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« Pas de panique »

Le début de match? À déconseiller aux pessimistes. 14-2 d’entrée pour Le Puy au bout de 3:06 de jeu… Compteurs presque remis à zéro. « Nouveau match», pose Dahmani. «On savait qu’ils démarreraient comme ça. » Les hommes de coach Sandra Cléaux ne paniquent pas. Rémi Bayle y va de son scotch en haute altitude, Chalon serre la vis (20-12, 99). Galère un peu en attaque, avec des shoots trop rapides et trop lointains.

Mais recolle, notamment via Abdel Boughania (20-14, 10*).

Sauf que Le Puy reprend ses aises (28-19,14°). Et malaxe l’Élan au rebond offensif, notamment Omar Zidi (5 prises of-fensives, 18 en tout). Puis déroule son basket, d’une aile à l’autre, avec un Colin Higgins en chef d’orchestre (12 points, 8 passes à la pause). Chalon est dans les cordes (40-28, 20è).

« À la mi-temps, je dis au groupe qu’on n’est pas là pour gagner, mais pour gérer le goal-average. Il fallait rester concentrés. Posi-tifs. Jusqu’au bout », souffle Boughania.

Scènes de liesse avec le kop La seconde mi-temps? À déconseiller aux cardiaques.

C’est parti pour un chassé-croisé autour des 14 points (48-35, 23: 54-37,26° ; 56-43,28°). Challat permet un tout petit rapproché sur le buzzer du troisième quart-temps (59-47). L’Elan n’est plus là pour bien jouer. Mais pour batailler. « C’est au mental. La guerre», image Dahmani. « On est des combat-tants», valide coach Cléaux.

On sent que Chalon va vivre ou mourir via les tirs à mi-dis-tance de Boughania en attaque (64-50, 34°). Et, surtout, survivre grâce à sa défense. Les minutes passent. Et ça devient ir-respirable. Dahmani prend technique, mais le lancer n’est pas converti (67-53, 38*). Puis les pertes de balles et les tirs faciles manqués se multiplient.

Des deux côtés. « Tu transpires, tu rates des trucs simples », soufile Dahmani.

Chalon semble avoir match gagné après une défense cruciale dans la dernière minute, mais la balle est perdue sur la tentative de jeu rapide (71-58, 14’6 à jouer). Chalon tient bon.

Le Puy pousse Gabranovs sur la ligne à 2″4 du terme. « Le plan était de mettre le premier et de rater le second. J’ai mis les deux », se marre le Letton après-match. Pas grave: les Chalon-nais tiennent bon. L’Elan Chalon est champion de France. S’ensuivent des scènes de liesse entre joueurs, staff et supporters, Élan Passion ayant fait un bus pour l’occasion. «C’est grâce à eux aussi. Ça nous a donné une motivation supplémentaire», valide captain Dahmani, yeux brillants. «Franchement, la tension était maximale, la plus folle de ma carrière», avoue Gabranovs. «On n’explose pas, même à -17 dans le troisième quart. Parce que ce groupe est solidaire. Sain. Il y a un dicton qui dit: « Ne t’occupe pas de l’orage, apprends à danser sous la pluie. » C’est ce qu’on a su faire », conclut Sandra Cléaux.

• Xavier Collin

 

•Le Puy – Chalon: 71-60

Au Puy-en-Velay (Palais des Sports), Le Puy bat Chalon 71 à 60 (20-14, 20-14, 19-19, 12-13).

Chalon: 25/68 aux tirs (0/4 à 3 pts), 10/20 aux LF, 36 rebonds (Bayle 11), 22 passes décisives (Dahmani 7).

Marqueurs: Bayle 7, Challat 12, Dahmani 8, Boughania 25, Gabranovs 8.

 

«Rien de tel qu’être au  pied du mur pour se transcender»

Sandra Cléaux, entraineure de l’Élan Chalon

«Il n’y a rien de tel qu’être au pied du mur pour se transcender. On fait une très mauvaise entame, oui. Mais on laisse passer l’orage. Et ce titre, on le gagne d’abord en défense. Le collectif a gagné. Surtout, ici, on n’a jamais parlé des autres clubs. Jamais critiqué. On a bossé pour obtenir ce qu’on a. Et franchement, je suis surtout contente pour les joueurs. Moi, je ne suis rien sans eux. Tout le monde a son importance. Et j’ai une pensée pour ceux qui sont passés au club ces dernières années. Qui ont permis de poser les premières pierres. Il ne faut pas les oublier.»

«Personne ne croyait en nous»

Chems Dahmani, capitaine de l’Élan Chalon:

«Personne ne croyait en nous en début de saison. D’ailleurs, avant le retour, Le Puy a dit dans la presse que la défaite du match aller était un accident. Ce n’en était pas un. Franchement je ne réalise pas. Maintenant, la dynamique est lancée à Chalon. Le club agrandi d’un coup. Quandje suis parti du Puy, on m’a dit que j’étais fou. J’avais dit que je reviendrai ici pour jouer une finale. Parce que je croyais au projet de Sandra (Cléaux). On se régale. On joue un basket moderne. À fond.»

«C’était palpitant»

Abdel Boughania, joueur de l’Élan Chalon:

«Il n’y a pas plus beau que de finir comme ça. C’était palpitant. Ce qui rend le truc encore plus spécial, c’est qu’en début de saison, personne ne nous attendait. En face, c’était les champions en titre. Une grosse équipe. Mais on n’a pas explosé. C’est le fruit du travail d’un groupe solidaire. Je veux remercier le staff et mes coéquipiers. Savourons »

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